Infimes concessions
Qu'en amour nous faisons
Pour mettre au diapason
Nos sourdes dissonances...
Un couple est au café
Il fait chaud, c'est l'été
La femme est à l'étage
Et soudain elle revient
Un pied la fait souffrir
Elle blâme sa chaussure
Des magasins sont là
De l'argent, elle en a
- Je vais voir si je trouve
Chaussures à mes pieds !
Lui, l'écoute, distrait
Feuilletant son journal
Il ne se presse pas
Au pied il n'a pas mal
Elle : - Alors que fais-tu ?
Veux-tu m'accompagner ?
Ou bien m'attendre là ?
Sa voix est un peu sèche
L'homme boit son café
- Allons, décide-toi !
Il doit se prononcer
- Bon, je viens ! Lui dit-il
Il replie son journal
Termine son café
Il se sent épié
Alors d'un coup se lève
Mais ce faisant il prend
Le temps de s'étirer
Avant de soupirer
Et de ranger sa chaise
La femme est aux aguets
- C'est bon, tu as gagné !
La voilà qui sourit
Et semble satisfaite...
S'avançant dans l'allée
Résigné, il la suit
Pour le récompenser
Elle lui saisit le bras
Enchevêtre ses doigts
Dans les siens et le serre
Et lui la laisse faire
Et joue les amoureux
Mieux vaut fermer les yeux
Pense-t-il, et se taire
- Tiens comment va ton pied ?
Une caresse, un baiser
Un autre sur le nez
Et tout peut continuer...
Christophe Gonnet