Parfois quand j'oublie à quoi mènent
Nos p'tits traintrains
Et que je croise des âmes en peine
Sur mon chemin
J'leur dis : "Salut gens de Bohème !
Amis Terriens !"
Et comme je n'sais pas dire "Je t'aime !"
Je dis : "T'as faim ?"
Dès lors se joue un phénomène
Là, dans mes mains
L'argent que sur moi je promène
Se change en pain
Que je distribue comme on sème
De l'or en grain
Et quand j'n'ai plus que mes poèmes
Mes trois fois rien
Je pense : "T'en es pour tes bas d'laine !
C'est pas malin !"
Alors je retourne à ma peine
À mon turbin
Sans mieux savoir à quoi ça mène
Mais ça n'fait rien !
Christophe Gonnet